Un long silence de cinéma 

Ma note 7/10

Comment résumer la vie d’un homme à ce qu’il voulait accomplir et non comme le monde voudrait le voir ?

C’est la mission que s’est fixé Clint Eastwood avec cette nouvelle réalisation. American sniper nous raconte le destin de Chris Kyle, tireur d’élite d’exception qui officia à la NAVY de 1999 à 2009. « La légende » compte plus de 160 personnes tombées sous ses balles …


Voici tout d’abord une liste de reproches les plus fréquemment entendues sur American Sniper  :

  • Oui, ce film pourrait se résumer à un banal biopic de guerre américain
  • Oui, ce film est très patriotique, bourré de clichés à l’Américaine : « Je donnerais ma vie pour mon pays », « Parce que c’est le meilleur pays sur Terre et que je ferais tout mon possible pour le protéger » …
  • Oui, le sujet de fonds (la guerre en Irak) est discutable et contestable mais que très peu abordé

Mais connaissons nous la réelle définition d’un Biopic ?

« Un film biographique, également connu dans le milieu du cinéma sous l’anglicisme « biopic » (contraction de « biographical motion picture »), est une œuvre cinématographique de fiction, centrée sur la description biographique d’un personnage principal ayant réellement existé. Les événements et l’environnement de son époque sont donc subordonnés à son récit. »

Ici nous parlons d’une de la vie de Chrys Kyle : un amoureux de sa nation pour laquelle il serait prêt à se sacrifier. Et c’est en cela que Clint Eastwood à parfaitement réalisé son oeuvre.

Real Chris Kyle

Un homme qui, avant de servir son pays, n’existait pas. Une ombre de lui même qui va bientôt disparaître sous les projecteurs de la NAVY.

La vie du héros commence au moment où les Etats Unis sont victimes de 2 attentats. Cette fois,la colère et la détermination se lisent sur son visage. Sa nation est attaquée, son honneur doit être lavé. La seule manière est de s’engager, de combattre cet ennemi que son pays lui à désigné.

L’histoire de cet homme dévoile la difficulté d’un soldat à accorder sa mission à celle de sa vie privée. On voit clairement que son foyer est secondaire : il y est présent physiquement mais son esprit est ailleurs. Les rares scènes où il est chez lui nous montrent que chaque détail lui rappelle la guerre qu’il mène avec la NAVY.

L’amour pour les Etats Unis le rend aveugle. Si son pays lui dit de faire quelque chose, il le fera sans chercher à savoir si c’est un bon ou un mauvais choix. Il se dépassera même afin d’être le meilleur à ses yeux.

Ce film ne reprend il pas les codes d’un film romantique ? Le héros est tiraillé entre un amour passionnel pour son pays et un amour « platonique » mais essentiel pour sa femme et sa famille.

Chris Kyle et sa femme

Mais ce triangle amoureux est voué à l’échec, il faut faire un choix. Sans quoi, Chris risque de tout perdre.

« Rêver d’être pris dans une tempête de sable, révèle que le rêveur est désorienté ou que le temps travaille contre lui ».

C’est avec une tempête de sable sur le front que le réalisateur choisi de tirer le rideau sur l’amour passionnel. Chris Kyle a pris conscience que cela ne pouvait plus durer, que sa vie ne devait plus se poursuivre sur le terrain. Fini de rêver, retour à la dure réalité et à un combat encore plus difficile : vivre sa propre vie.

La scène qui suit confirme cela lorsqu’on le voit chez lui, fixant une télévision éteinte. Son passé de sniper défile dans son esprit avec du son, mais sans images. Un écran noir tel un clap de fin, ce qui s’est déroulé avant fait partie du passé. C’est d’ailleurs sa femme qui vient éteindre définitivement cette vie qui finalement, ne pouvait pas masquer sa propre existence.


Tout le film prépare une fin qui vous fera vivre un moment unique : un long silence lors du générique de fin. Un long silence que personne n’osera briser et c’est malheureusement rare de voir cela : le respect d’un hommage.

Certes ce n’est pas la plus belle oeuvre de Clint, mais elle vaut le coup d’œil et le bon. Visuellement, techniquement, tout est finement réalisé.

Pour conclure, comme le voudrait monsieur Eastwood, rendons hommage à cet homme pour le héros qu’il fût et non pas pour ce qu’il aurait pu être :

Funérailles réelles Chris Kyle

Laisser un commentaire